Noir, c'est noir... par Ingannmic.
Dommage que la couleur que nous évoque l’atmosphère d’un roman ne puisse être prise en considération pour la nouvelle activité des Chats, car le moins que l’on puisse dire de ce roman de l’anglais Robin Cook*, c’est qu’il est noir… Une noirceur qui tient certes en partie à son synopsis (l’assassinat, à coups de hache, de Dora Suarez ainsi que de sa logeuse et amie Betty), mais qui est surtout due à la personnalité de son narrateur, l’inspecteur chargé de l’enquête. Après avoir été suspendu pendant un an de ses fonctions pour avoir malmené un de ses collègues, il est rappelé au sein de son service, l’A14 (celui des décès non élucidés), qui manque de personnel. Comme beaucoup d’antihéros de polar, il traîne avec lui de douloureux souvenirs personnels… mais c’est surtout sa vision du monde et le rapport particulier qu’il entretient avec la victime du meurtre, qui en font un personnage atypique. Il n’a que mépris pour l’ambition, qu’il considère comme incompatible avec la foi nécessaire pour accomplir sa mission avec efficacité, une mission qu’il envisage comme un sacerdoce, dont le but est d’apporter son infime contribution à l’avènement d’une société moins dangereuse, moins injuste pour les faibles et les exclus. Et puis, sa place est dans la rue : c’est de là qu’il vient, c’est sur le terrain qu’il pense pouvoir être le plus efficace, et c’est le milieu qu’il connaît le mieux.
Ce qui compte par-dessus tout, pour notre inspecteur, c’est la victime. D’ailleurs, le lecteur ne connaîtra pas le nom de l’enquêteur, quand celui de Dora est parfois répété comme une litanie…
Et c’est un sentiment très fort qui lie le policier à celle qu’il veut absolument venger, qui représente à ses yeux toutes les victimes, parce qu’elle est morte dans d’horribles souffrances, et parce que de son vivant, elle fut bafouée, utilisée, martyrisée… La façon qu’il a de mener son enquête confine à l’obsession, il donne parfois presque le sentiment de flirter avec la folie, d’être plus à l’aise avec les morts –et les fantômes ?- que les vivants, de lire dans les pensées du meurtrier.
Cette affaire est aussi une mise à l’épreuve pour lui à titre personnel : il est envahi par la fureur, comme un mal qui le ronge, et il sent bien qu’il est à deux doigts de perdre tout contrôle sur cette colère qui l’anime.
« Parfois je me sens tellement oppressé par le crime que je crains de perdre la raison (…). Ce n’est pas seulement à cause de la terreur que les circonstances d’un meurtre m’inspirent, mais de la souffrance gratuite qui menace et frappe les gens –voilà ma souffrance ».
« J’étais Dora Suarez » est un roman très fort, très désespéré, pour lequel Robin Cook a su créer un personnage marquant et inhabituel.
(*A ne pas confondre avec son homonyme américain, le « Mary Higgins Clark » du thriller médical).
Ce qui compte par-dessus tout, pour notre inspecteur, c’est la victime. D’ailleurs, le lecteur ne connaîtra pas le nom de l’enquêteur, quand celui de Dora est parfois répété comme une litanie…
Et c’est un sentiment très fort qui lie le policier à celle qu’il veut absolument venger, qui représente à ses yeux toutes les victimes, parce qu’elle est morte dans d’horribles souffrances, et parce que de son vivant, elle fut bafouée, utilisée, martyrisée… La façon qu’il a de mener son enquête confine à l’obsession, il donne parfois presque le sentiment de flirter avec la folie, d’être plus à l’aise avec les morts –et les fantômes ?- que les vivants, de lire dans les pensées du meurtrier.
Cette affaire est aussi une mise à l’épreuve pour lui à titre personnel : il est envahi par la fureur, comme un mal qui le ronge, et il sent bien qu’il est à deux doigts de perdre tout contrôle sur cette colère qui l’anime.
« Parfois je me sens tellement oppressé par le crime que je crains de perdre la raison (…). Ce n’est pas seulement à cause de la terreur que les circonstances d’un meurtre m’inspirent, mais de la souffrance gratuite qui menace et frappe les gens –voilà ma souffrance ».
« J’étais Dora Suarez » est un roman très fort, très désespéré, pour lequel Robin Cook a su créer un personnage marquant et inhabituel.
(*A ne pas confondre avec son homonyme américain, le « Mary Higgins Clark » du thriller médical).
Piiiiiiiitain !!! Il y a deux Robin Cook !!! Ah la vache ! Je comprends pas tous ces gens qui me recommandaient les livres de Robin Cook comme si c'étaient les septièmes, huitièmes, neuvièmes merveilles du monde. J'ai arrêté de voir de très bon amis parce qu'ils m'ont un jour suggéré le plus sérieusement du monde de lire du Robin Cook. Quelle histoire ! Mon ex-femme, finalement, elle m'aimait !!!
RépondreSupprimerTu n'es pas le seul...
RépondreSupprimer"Je découvris un peu plus tard qu’il existait ainsi deux Robin Cook, un Anglais et un Américain. Le plus drôle fut de trouver côte à côte leurs ouvrages respectifs à la devanture des libraires et de constater une identique confusion dans la fiche biographique de Contemporary Authors qui reprenait la date de naissance du Cook anglais et lui attribuait quelques ouvrages appartenant au Cook américain. Cette nouvelle énigme digne du “ Mystère des frères siamois ” fut éclaircie le jour où je reçus une lettre pleine d’humour de l’auteur de Crème anglaise qui concluait : « Il y a deux Robin Cook… tout le monde se gratte un peu la tête là-dessus mais il est maintenant déjà trop tard pour que ni l’un, ni l’autre ne changions de pièces d’identité. »"
(Cl.Mesplède)