Du rouge au noir et blanc, par Ingannmic.
Ecrit à la fin des années 20, « La moisson rouge » est considéré comme LE roman précurseur du roman noir. Son auteur, quant à lui, qui fut détective privé durant 6 ans (expérience qui inspira son oeuvre), s’est vu attribuer le qualificatif de fondateur de la « hard-boiled school », soit « école des durs à cuire », en référence aux personnages violents et apparemment dépourvus de sensibilité qui peuplent ses livres.
De ce genre de personnages, « La moisson rouge » fourmille : édiles corrompus, vamp sulfureuse et vénale, mafieux, briseurs de grèves… qui s’intègrent parfaitement au contexte dans lequel ils évoluent, celui de la prohibition, des revendications sociales écrasées dans le sang… Et vous savez quoi ? En lisant ce roman à l’écriture efficace, factuelle, j’avais l’impression d’être plongée dans un vieux film de gangsters en noir et blanc, et c’est tout juste si je n’entendais pas en arrière plan la voix off du narrateur… Ce dernier, détective anonyme dont le lecteur ne connaîtra que le nom de la compagnie qui l’emploie et le sérieux penchant pour la boisson, fait preuve d’une assurance effrontée et d’une incroyable intuition qui font parfois sourire, mais qui donnent aussi à ce roman son charme un peu désuet, au même titre que l’argot utilisé par l’auteur (« Il eut beau tomber sur un bec en voulant appliquer le troisième degré à Whisper, il n’en fut pas défrisé » ou encore « J’opérai en conséquence, (…) fouillant l’ombre des quinquets, des feuilles et du blair ») (1).
Tout cela fait que, malgré la violence et le pessimisme qui se dégagent de cette « moisson rouge », j’ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture !
La couleur rouge du titre ? Vous ne l’avez pas deviné ? C’est celle du sang, bien sûr, celui des brigands que « ramasse » le héros (d’où la « moisson »), qui se rend compte qu’il finit lui-même par prendre goût à ce sang, tant le meurtre est devenu pour lui banal et quotidien… tiens, du coup je me rends compte que je ne vous ai même pas résumé l’histoire de ce roman. Vous n’avez qu’à le lire !
De ce genre de personnages, « La moisson rouge » fourmille : édiles corrompus, vamp sulfureuse et vénale, mafieux, briseurs de grèves… qui s’intègrent parfaitement au contexte dans lequel ils évoluent, celui de la prohibition, des revendications sociales écrasées dans le sang… Et vous savez quoi ? En lisant ce roman à l’écriture efficace, factuelle, j’avais l’impression d’être plongée dans un vieux film de gangsters en noir et blanc, et c’est tout juste si je n’entendais pas en arrière plan la voix off du narrateur… Ce dernier, détective anonyme dont le lecteur ne connaîtra que le nom de la compagnie qui l’emploie et le sérieux penchant pour la boisson, fait preuve d’une assurance effrontée et d’une incroyable intuition qui font parfois sourire, mais qui donnent aussi à ce roman son charme un peu désuet, au même titre que l’argot utilisé par l’auteur (« Il eut beau tomber sur un bec en voulant appliquer le troisième degré à Whisper, il n’en fut pas défrisé » ou encore « J’opérai en conséquence, (…) fouillant l’ombre des quinquets, des feuilles et du blair ») (1).
Tout cela fait que, malgré la violence et le pessimisme qui se dégagent de cette « moisson rouge », j’ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture !
La couleur rouge du titre ? Vous ne l’avez pas deviné ? C’est celle du sang, bien sûr, celui des brigands que « ramasse » le héros (d’où la « moisson »), qui se rend compte qu’il finit lui-même par prendre goût à ce sang, tant le meurtre est devenu pour lui banal et quotidien… tiens, du coup je me rends compte que je ne vous ai même pas résumé l’histoire de ce roman. Vous n’avez qu’à le lire !
(1) Gallimard a publié cet été une nouvelle traduction de ce roman (à l'occasion de ses 80 ans), qui serait plus fidèle et plus proche du texte original, utilisant de façon moins systématique ce que certains qualifient de "scories argotiques" qui parasitaient la première version (avec des termes tels que "zigue", "tubard", "pèze").
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