mercredi 26 août 2009

"Le boulevard périphérique" - Henry Bauchau

Au-delà des mots, par Zaph

Que peut-on lire de pire que le radotage d'un écrivain finissant en panne d'inspiration, qui décide de nous raconter sa jeunesse en s'imaginant nous délivrer une sorte de testament littéraire quand le résultat ressemble plus à une suite d'anecdotes insipides cent fois ressassées en fin de soirée lors d'interminables réunions familiales bien arrosées ?
Je vous pose sincèrement la question. La réponse est probablement : rien.
Et donc, j'ai eu vraiment vraiment peur en commençant ce dernier livre d'Henry Bauchau qui ressemble furieusement à ... des souvenirs de jeunesse.
Heureusement, le me trompais. Vous avez eu peur, hein ?
Je me suis trompé parce qu'il y a plus que cela dans ce livre : il y a le travail de l'écrivain, et le travail du psychanaliste, qui est de créer des liens.
Ce livre parle de mort (voilà qui fait repenser au "testament") : Bauchau rend quotidiennement visite à sa belle-fille Paule, qui agonise du cancer. L'approche de la mort fait ressurgir du passé une autre mort, celle de Stéphane, un ami de jeunesse du narrateur, tué par les nazis pendant la guerre.
Inévitablement (surtout pour un psy) après la mort, vient la question des mots, ceux qu'on n'a pas pu prononcer quand il était encore temps, ceux qu'on regrette.
Alors, l'imaginaire prend le relais, on se prend à reconstruire toute une communication au-delà des mots, faite de gestes, de regards, simplement de présence. On essaie de reconstruire à postériori ce qui n'a pu être.
Cela donne finalement un roman tout en douceur et en mélancolie, que j'ai beaucoup aimé, écrit dans un style moins flamboyant que par exemple "Antigone", du même auteur, mais touchant quand-même par sa simplicité.

1 commentaire:

  1. bonsoir

    une autre facette du talent d'Henry Bauchau... Il faut que je finisse ma "chronique" sur L'enfant bleu pour que vous ayez un autre livre de lui à découvrir... Je retrouve mes notes et je rédige. Il faut que je vous "rayonnise" ou vous "chambardifie" avec les mots d'Orion.

    RépondreSupprimer