Élégie impressionnante par Anne
"Un silence immense occupait le village entier, il introduisait sa grande langue sale dans la pénombre des maisons, fourrageant dans la rouille de l’oubli et la poussière accumulée par les ans."
C'est dans ce petit village perdu dans les Pyrénées espagnoles que se déroule cette histoire. Ainielle, abandonné, existe. Les personnages sont fictifs mais "pourraient être réels". Dans le village il ne reste qu'une personne, un homme, Andrès. Il est resté pour mourir là où il est né, dans cette maison où ses grand-parents et ses parents ont vécu. Couché sur son lit, en attendant la mort, il raconte son histoire. C'est un monologue lent mais poétique. Par petits bouts il nous offre ses souvenirs: le départ des derniers habitants, la mort de son grand-père, celle de ses parents, de sa fille, la disparation d'un fils, le départ définitif d'un autre, le suicide de sa femme, la solitude qu'il a partagée avec son chien. Il vivait de la chasse et des fruits et légumes qu'il vendait dans un autre village plus loin. Plus tard il n'a même plus pris la peine d'y aller. Alors il ne voyait plus personne et depuis qu'il avait menacé un ancien habitant venu pour chercher des meubles et des outils, les autres avaient peur de lui et n'ont plus osé mettre un pied dans le village. Tout seul il s'est battu contre le temps rude de la montagne. La neige, le vent hargneux, le brouillard et la pluie jaune qui était tantôt une vraie pluie tantôt une pluie de feuilles de peupliers, tantôt le temps qui passe. "Le temps est une pluie patiente et jaune qui éteint doucement les feux les plus violents". À la fin l'homme ne sait plus s'il rêve ou s'il est éveillé. Tout s'éteint et devient jaune comme une vieille photo qui s'efface. D'Ainielle et de lui ne restera bientôt plus rien que des petits restes couverts de mauvaises herbes. L'oubli total.
Très beau livre.
"Un silence immense occupait le village entier, il introduisait sa grande langue sale dans la pénombre des maisons, fourrageant dans la rouille de l’oubli et la poussière accumulée par les ans."
C'est dans ce petit village perdu dans les Pyrénées espagnoles que se déroule cette histoire. Ainielle, abandonné, existe. Les personnages sont fictifs mais "pourraient être réels". Dans le village il ne reste qu'une personne, un homme, Andrès. Il est resté pour mourir là où il est né, dans cette maison où ses grand-parents et ses parents ont vécu. Couché sur son lit, en attendant la mort, il raconte son histoire. C'est un monologue lent mais poétique. Par petits bouts il nous offre ses souvenirs: le départ des derniers habitants, la mort de son grand-père, celle de ses parents, de sa fille, la disparation d'un fils, le départ définitif d'un autre, le suicide de sa femme, la solitude qu'il a partagée avec son chien. Il vivait de la chasse et des fruits et légumes qu'il vendait dans un autre village plus loin. Plus tard il n'a même plus pris la peine d'y aller. Alors il ne voyait plus personne et depuis qu'il avait menacé un ancien habitant venu pour chercher des meubles et des outils, les autres avaient peur de lui et n'ont plus osé mettre un pied dans le village. Tout seul il s'est battu contre le temps rude de la montagne. La neige, le vent hargneux, le brouillard et la pluie jaune qui était tantôt une vraie pluie tantôt une pluie de feuilles de peupliers, tantôt le temps qui passe. "Le temps est une pluie patiente et jaune qui éteint doucement les feux les plus violents". À la fin l'homme ne sait plus s'il rêve ou s'il est éveillé. Tout s'éteint et devient jaune comme une vieille photo qui s'efface. D'Ainielle et de lui ne restera bientôt plus rien que des petits restes couverts de mauvaises herbes. L'oubli total.
Très beau livre.
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