mardi 11 août 2009

"Le chien jaune" - Georges Simenon

Jules l'éponge, par Zaph

J'avais un problème avec Simenon, ou plutôt avec Maigret. Je suis né dans la même ville que l'auteur, alors, depuis que je suis en âge de tenir assis devant la télé, j'ai été obligé de me farcir toutes les adaptations de Maigret qui étaient programmées. Or, je les ai toujours trouvées plus insupportables les unes que les autres. Le seul fait d'écrire le mot Maigret me provoquait des démangeaisons dans le bout des doigts.

Mais finalement, j'adore ce type. Jules Maigret. (Car non, "Commissaire" n'est pas son vrai prénom.)
Jamais vu un enquêteur aussi transparent, inconsistant.
Pour tout dire, il n'enquête pas, il ne déduit pas, il n'observe pas, il interroge à peine. Tout ce que font les autres enquêteurs, qu'ils soient du type musclé, fouineur ou cérébral, Maigret ne le fait pas.
En fait il ne fait rien. La méthode Maigret est une non-méthode. Ou alors, je dirais que c'est la méthode de l'éponge. Il se laisse lentement imprégner par une ambiance générale, tout en contemplant d'un air surpris et vaguement irrité son adjoint, qui lui, par contraste, s'agite (inutilement) dans tous les sens. L'enquête ne semble avoir pour Maigret qu'un intérêt marginal.

C'est un vrai pied de nez au roman policier, à tous les types de romans policiers, et c'est ça, finalement, qui me réjouit.
Tous les schémas classiques qu'on a en tête sont réduits à néant par l'immobilisme de Maigret. On a envie de lui donner des conseils, et d'ailleurs, les autres personnages ne s'en privent pas ; mais il poursuit imperturbablement son non-chemin.

De fait, ça ne m'étonne pas qu'il soit difficilement adaptable à l'écran.

" - Que pouvait-il faire dans la villa du docteur ?... Il devait s'y trouver des poisons... J'en déduis... - Oui, bien entendu !... Seulement, moi, je ne déduis jamais..."
Et puis voilà. Tout d'un coup, Simenon décide qu'il en a marre de Concarneau, et tout est plié en un chapitre.
Mobiles et crimes sont exposés lors d'une petite mise en scène à la Hercule Poirot, au cours de laquelle les personnages ont l'air de se demander si l'auteur ne va pas changer d'avis en dernière minute, et s'il ne vont pas se retrouver transformés en coupables.
C'est qu'il en faut bien un, de coupable, n'oublions pas qu'on est supposé être dans un roman policier.
Rendons justice à Simenon : si rien n'est dit des déductions, on devine comment Maigret a pu parvenir aux conclusions correctes. Mais finalement, ce n'est pas ça l'important , ni pour Simenon, ni pour Maigret, ni pour le lecteur. L'important, c'est de s'être immergé le temps d'une lecture dans l'atmosphère bien glauque d'un petit patelin (Concarneau se qualifie pour l'appellation de "petit patelin" ? Allez, mettons que oui).

1 commentaire:

  1. il est très bien cimme Roman pour des élèves de 3ieme voir 4ieme Surtout pour des étude Tu recit complexe ou autre ( anticipation,retour en arrière,ect)au niveau de lecture juste par favorit je vous le conseille car il est très Exotique des autre maigret ...

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