dimanche 16 août 2009

"Bleu presque transparent" - Ryû Murakami

Un Murakami peut en cacher un autre (et c'est peut-être pas plus mal), par Zaph

Attention attention : je lis l'autre Murakami !
Pas Haruki, l'autre, là, Ryû Murakami.
Pas sûr que je l'aurais jamais lu s'il n'y avait pas eu cette activité farfelue : "United colors of Chats de bibliothèque".
Mais bon, comme ça, j'en aurai au moins lu un, et ça me donnera de la légitimité pour affirmer que le grand, le vrai, le seul Murakami, c'est Haruki.

De quoi parle ce bouquin ?
En gros, c'est l'histoire d'une bande de jeunes qui passent leur temps à baiser, boire et se camer.
Chouette programme. Mais tiens ! Mais ça me rappelle furieusement quelque chose, ça !
Sauf que dans "Trainspotting", sans pour autant crier au chef-d'oeuvre, il y avait un style, et il y avait tout un arrière-plan significatif qui transparaissait dans le récit et lui donnait une sorte de profondeur. Et puis, il y avait des touches d'humour, pour prendre un peu de recul.
Ici : rien ! L'auteur colle aux faits, juste aux faits, mais ça ne décolle jamais vraiment. Les descriptions de partouzes et de shoots à l'héro s'enchaîent sans qu'on voie où il veut en venir. Peut-être que la réponse est justement "nulle part".
Ces jeunes n'ont pas d'opinions, pas de projets, pas d'espoirs, et ils préfèrent oublier le passé. Ils ne vivent que l'instant présent, dénué de sens ; ils sont résignés à se laisser utiliser, dominer comme des vaincus sans honneur et sans révolte.
Peut-être que si je cherchais bien, je verrais un symbole dans le fait que ces jeunes paumés se donnent à des soldats Noirs américains employés dans une base militaire, et qu'il y a quelque chose à révéler de l'inconscient collectif japonais ?
Ouais, bof... jusqu'où je suis prêt à aller pour trouver des excuses à un auteur qui met du sexe dans ses bouquins, quand-même !

Non, allez, franchement, maintenant, je peux le dire : si vous voulez lire un Murakami, lisez l'autre, le seul, le grand, le vrai !

5 commentaires:

  1. Ah Ryû, je connais. J'ai lu de lui "In the miso soup". Ne le lisez surtout pas non plus.

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  2. Tu devrais avoir une médaille pour avoir eu le courage de le lire jusqu'au bout...

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  3. Les deux auteurs sont très différents, à bien des égards... Toutefois, je trouve que rejeter Ryû en bloc à la lecture d'un seul titre est un peu rapide ;) Puis-je vous inviter à lire Kyôko avant d'abandonner définitivement la lecture de cet auteur ? Certes, ce n'est pas le génie de Haruki, mais il y a dans ce roman, l'histoire d'une très jeune femme partie à l'autre bout du monde sur les traces de celui qui lui a fait découvrir la danse, et indirectement sauvé la vie, une intelligence de construction et une force narrative que je trouve très intéressantes...

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  4. Tiens, je l'ai lu pendant mes vacances, et en ai pensé à peu près la même chose que toi, Zaph. J'avais lu du même auteur "Les bébés de la consigne automatique", que j'ai bien aimé, en revanche.
    Sandrounette : pas la peine pour la médaille, il fait à peine 200 pages...

    Ingannmic.

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  5. > Ing:
    ça alors, nos chemins littéraires se croisent souvent, ces temps-ci ;-)
    Et puis, je veux bien la médaille, hein; ne minimise pas mon mérite ! ;-)

    > Anne:
    Mon message se voulait un peu ironique, je ne voulais pas rejeter Ryû "en bloc". Mais quand-même, la lecture de ce livre ne me donne pas du tout envie d'en lire un autre de lui. Mettons que je n'ai pas commencé par le bon :-)

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