Un gentil délire par Mbu
En lisant l’article de Sandrine sur Jasper Fforde, je me suis dite « voilà le genre de bouquin fait pour se détendre et s’évader un peu ». Et c’est exactement ce qu’il est. Une grosse plaisanterie qui joue sur les réalités – allant jusqu’à affecter la copie que l’on tient en main, puisqu’elle est publiée selon les critères de Goliath, la seule, l’unique multinationale à laquelle sera confrontée l’héroïne du roman.
Héroïne, entichée d’un dodo, qui porte le nom de Thursday Next (Jeudi prochain) et qui court après le méchant Acheron Hades, génie invulnérable et doté de pouvoirs spéciaux, aux plans purement diaboliques avec ce petit manque d'originalité, qu'il court aussi après l'argent. (Mais il se rattrape, en kidnappant Jane Eyre.) Les autres personnages du roman n’échappent pas non plus à l’homophonie et aux références mythologiques dans la construction de leurs noms.
L’affaire Jane Eyre nous entraîne donc dans une Angleterre uchronique dans laquelle le lecteur découvre peu à peu les différents codes, les différentes réalités. Ici, la guerre de Crimée n'a jamais pris fin et il est parfaitement normal d'avoir fait son service militaire en Crimée, ou de posséder une version de clone de dodo. La police s'occupe autant des criminels que de littérature et du temps. Si on s’étonne à la première apparition d’un drôle de père voyageur temporel qui mélange les époques et s’amuse à changer les références, à réparer, à bricoler l’histoire. On s’étonne moins à l’apparition d’un loup garou. Car dans ce monde obsédé de littérature, qui utilise les mêmes références que le notre, mais pas les mêmes valeurs, tout est possible.
L’histoire est rondement menée, avec des dialogues plein d’humour et beaucoup d’originalité. Bref, on se laisse volontiers embarquer dans ce délire très sympa.
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