jeudi 24 décembre 2009

« Mrs Dalloway » - Virginia Woolf

Faut-il avoir peur de Virginia Woolf ?, par Ingannmic.

Avant d’entamer la lecture de « Mrs Dalloway » (le 1er roman que je lis de cette auteure), j’imaginais que Virginia Woolf était une femme à l’écriture complexe, torturée, laborieuse. Je n’imaginais pas si mal… du moins en ce qui concerne la complexité, et par conséquent, la nécessité à certains moments de faire preuve d’une certaine concentration pour suivre le cheminement de son récit (donc, oui, c’était parfois un peu laborieux aussi !)
Peut-on d’ailleurs véritablement parler de récit, concernant « Mrs Dalloway » ? L’action s’y déroule sur une seule journée, et culmine avec la description des quelques menus préparatifs auxquels s’attèle Clarissa Dalloway en vue de la réception qu’elle donnera en soirée.
Et pourtant, en lisant , j’ai souvent éprouvé au cours de ma lecture une sensation de mouvement incessant, presque de frénésie, qui tient au procédé de narration utilisé par l’auteure : tout le roman est la restitution des pensées, souvenirs, des divers personnages, qui se succèdent souvent sans transition.
Ces personnages parfois se croisent, parfois se connaissent. Virginia Woolf s’attarde davantage sur certains d’entre eux, et notamment sur cette fameuse Mrs Dalloway. Arrivée à la cinquantaine, mariée à un célèbre député dont elle a eu une fille, celle-ci fait preuve d’un état d’esprit qui peut sembler confus car émaillé de réflexions contradictoires. En effet, elle s’émerveille de bonheurs simples, fait preuve d’une humeur égale et sereine, puis manifeste soudain des regrets quant à la femme qu’elle est devenue, qui agit sous l’influence du regard d’autrui, va jusqu’à penser qu’elle aurait aimé être quelqu’un d’autre… Et surtout, elle laisse transparaître, sous-jacente, une angoisse, voire une terreur de la mort, qui à certains moments sera même clairement exprimée..
Les considérations de Peter Walsh, l’amour de jeunesse de Clarissa, confirme la dualité évoquée plus haut : s’appliquant à plaire à la classe dominante pour entretenir les relations mondaines de son époux, elle a acquis une rigidité préjudiciable à son sens critique et à sa vivacité d’esprit. Et pourtant, il lui reconnaît toujours un « sens du comique exquis », un caractère agréable et facile.
Quant à lui, son retour après 5 années passées aux Indes (alors colonie anglaise) fournit un prétexte à l’auteure pour souligner les changements intervenus après la première guerre mondiale (le roman se passe en 1923) en Angleterre, la fin du conflit insufflant un vent de liberté qui se traduit par une évolution des comportements : Peter constate ainsi que les anglais se montrent moins pudibonds qu’auparavant, la censure morale semble être moins pesante. Un personnage d’ailleurs plutôt sympathique que ce Peter, qui se soucie peu du « qu’en dira-t-on », se contentant de suivre ses envies, ses impulsions, affichant une forme d’épicurisme débonnaire et aussi quelque peu enfantin. Lui-même se décrit comme étant « à la fois gai et bougon », sa bonne humeur alternant parfois avec des accès de mélancolie provoqués par une certaine nostalgie de la jeunesse.
Plus tragiques et beaucoup plus sombres sont les pensées de Septimus, un autre des protagonistes qui occupe une place importante dans le roman. Se promenant dans les rues de Londres au bras de Rezia, son épouse italienne, ce rescapé de la guerre, atteint d’une profonde dépression, sombre dans la folie…
Par la transcription des pensées, des états d’âme de ses personnages, Virginia Woolf a su donner à son récit une réelle consistance, l’enveloppant d’un réseau complexe de sentiments et de réflexions plus ou moins conscientes. Il s’en dégage au final une vague impression de mal-être existentiel, une difficulté pour les individus à accéder au véritable bonheur, à jouir de la maturité et de la sérénité que pourrait leur conférer l’âge.
S’agit-il de l’écho des angoisses et de l’instabilité mentale de l’auteure ?
On notera à plusieurs reprises l’évocation du suicide ou de la délivrance que peut apporter la mort, considérée aussi à certain moment comme un « enlacement »…

3 commentaires:

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  2. Le flux de conscience, c'est toujours super destabilisant, mais très poétique. Ce roman n'est pas aussi complexe que Ulysses de Joyce, mais justement, il est plus agréable je trouve.
    Je te conseille "The Hours", si tu as aimé ce livre .

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    1. Merci du conseil. J'ai vu le film, que j'ai beaucoup aimé, mais ai toujours hésité à lire le roman car mon unique expérience avec Cunningham a été quelque peu mitigée...

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