Par Laiezza
Avec un titre pareil, on se prend à rêver ! Un beau rôle ? Du beau Nicolas Fargues ? Dans "One man show", puis "J'étais derrière toi", l'auteur a su se mettre en abime de manière originale. Le cynique à claquer qui nous séduit quand même (wouhou !!).
Dans "Beau rôle", on suit le parcours d'Antoine Mac Pola. C'est un énième héros made in Fargues : le gendre idéal qui masque un côté obscur odieux. Il pourrait porter le même nom que le personnage de "One man show". Sauf que lui, il est acteur, et sa cote grimpe, grimpe, grimpe. La voie du succès est toute tracée, mais l'auteur nous ménage un rebondissement pour le moins...rebondissant : Antoine est métis. On ne le découvre qu'en cours de route, au quart ou à la moitié selon les gens, de toute façon trop tard pour que ça ne donne pas l'impression de venir là comme un cheveu sur la soupe dans laquelle il : crache, bien sûr.
Je me demande comment il est possible de si peu évoluer. Dans "One man show", il y avait deux gros défauts, rédhibitoires à mon gout : la tentation du "name-dropping" permanent, et deux histoires parallèles qui s'emboitaient mal. "Beau rôle" c'est pareil, mais en pire. Rien n'est crédible, tout fonctionne de travers, ce n'est même plus drôle, c'est même parfois gênant. Je vais dire une monstruosité, mais bon : quand on voit les réflexion d'Antoine sur son "rapport à sa couleur", à l'ambigüité (de façade) de son "succès ethnique", on sent bien que Nicolas Fargues est un bon blanc, bien propre sur lui. Tous ces passages sont d'un simpliste consternant, ou comment en voulant casser les clichés sur l'ethnicité, et la discrimination positive plus ou moins consciente, un écrivain peut finir par les renforcer d'une manière très, très dérangeante dans la France de 2008. Dans le meilleur des cas, la couleur de peau du héros sera une caution sociale. Ce qui est, déjà, dérangeant. Pour la réflexion, par contre, mieux vaut relire "Effacement".
L'aspect "succès story ciné" du bouquin, souffre du même problème : Nicolas Fargues n'ayant utilisé pour documentation que quelques numéros de Closer, et deux ou trois discussions avec des peoples dans les coulisses de Ruquier, il enfile les clichés sur le cinéma, comme autant de perles. Oui, elle est agaçante, cette "grande et belle famille du cinéma français", toujours unie, toujours con-sensuelle. Mais de là à lui reprocher tout, n'importe quoi, et leur contraire, sans la moindre nuance...Non, il me manque quelque chose : l'empathie. Nicolas Fargues ne témoigne que d'un vif mépris pour ses personnages, et pour l'univers dans lequel ils évoluent. Rien ne trouve grâce à ses yeux, au point que j'ai fini par me demander quel intérêt il pouvait bien trouver à écrire là-dessus.
Un bon point, tout de même : c'est agréablement écrit. Je dois le reconnaitre. C'est plutôt ce que sous-entend la morale du livre, qui m'a vraiment agacée. Mais vraiment : beaucoup.
Avec un titre pareil, on se prend à rêver ! Un beau rôle ? Du beau Nicolas Fargues ? Dans "One man show", puis "J'étais derrière toi", l'auteur a su se mettre en abime de manière originale. Le cynique à claquer qui nous séduit quand même (wouhou !!).
Dans "Beau rôle", on suit le parcours d'Antoine Mac Pola. C'est un énième héros made in Fargues : le gendre idéal qui masque un côté obscur odieux. Il pourrait porter le même nom que le personnage de "One man show". Sauf que lui, il est acteur, et sa cote grimpe, grimpe, grimpe. La voie du succès est toute tracée, mais l'auteur nous ménage un rebondissement pour le moins...rebondissant : Antoine est métis. On ne le découvre qu'en cours de route, au quart ou à la moitié selon les gens, de toute façon trop tard pour que ça ne donne pas l'impression de venir là comme un cheveu sur la soupe dans laquelle il : crache, bien sûr.
Je me demande comment il est possible de si peu évoluer. Dans "One man show", il y avait deux gros défauts, rédhibitoires à mon gout : la tentation du "name-dropping" permanent, et deux histoires parallèles qui s'emboitaient mal. "Beau rôle" c'est pareil, mais en pire. Rien n'est crédible, tout fonctionne de travers, ce n'est même plus drôle, c'est même parfois gênant. Je vais dire une monstruosité, mais bon : quand on voit les réflexion d'Antoine sur son "rapport à sa couleur", à l'ambigüité (de façade) de son "succès ethnique", on sent bien que Nicolas Fargues est un bon blanc, bien propre sur lui. Tous ces passages sont d'un simpliste consternant, ou comment en voulant casser les clichés sur l'ethnicité, et la discrimination positive plus ou moins consciente, un écrivain peut finir par les renforcer d'une manière très, très dérangeante dans la France de 2008. Dans le meilleur des cas, la couleur de peau du héros sera une caution sociale. Ce qui est, déjà, dérangeant. Pour la réflexion, par contre, mieux vaut relire "Effacement".
L'aspect "succès story ciné" du bouquin, souffre du même problème : Nicolas Fargues n'ayant utilisé pour documentation que quelques numéros de Closer, et deux ou trois discussions avec des peoples dans les coulisses de Ruquier, il enfile les clichés sur le cinéma, comme autant de perles. Oui, elle est agaçante, cette "grande et belle famille du cinéma français", toujours unie, toujours con-sensuelle. Mais de là à lui reprocher tout, n'importe quoi, et leur contraire, sans la moindre nuance...Non, il me manque quelque chose : l'empathie. Nicolas Fargues ne témoigne que d'un vif mépris pour ses personnages, et pour l'univers dans lequel ils évoluent. Rien ne trouve grâce à ses yeux, au point que j'ai fini par me demander quel intérêt il pouvait bien trouver à écrire là-dessus.
Un bon point, tout de même : c'est agréablement écrit. Je dois le reconnaitre. C'est plutôt ce que sous-entend la morale du livre, qui m'a vraiment agacée. Mais vraiment : beaucoup.
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